Mathias Spescha
Peintre & Sculpteur Suisse
Matias Spescha est un artiste suisse (1925-2008) qui s'est installé dans le petit village de Bages, dans l'Aude. Dans les années 80 et 90, Il a travaillé régulièrement à l'atelier Pousse Caillou.
Expérience à Roquefort des Corbières
Le travail de Matias Spescha (1925-2008) est composé de formes, de volumes tout en à-plats, avec une palette réduite : du noir, du gris, du brun.
Ce peintre et sculpteur suisse a vécu en grande partie à Bages, dans l’Aude. Si vous vous promenez dans ce joli village, vous pourrez voir ses sculptures ici et là (au bord de l'étang et sur l'esplanade de l'Espace Daudé). A Narbonne aussi, notamment sur le petit rond-point au pied du théâtre.
Mathias (que nous avons toujours appelé Mathieu) est venu des dizaines de fois à Roquefort à l’atelier Pousse Caillou pour y dessiner sur les pierres, j’ai le souvenir de sa casquette, de son rire et de sa voix rocailleux, et sa 504 bleue. Il était d’une très grande exigence et les tirages qu’il réalisait à l’atelier étaient généralement destinés à 11 collectionneurs suisses.
Pousse Caillou a produit deux éditions avec lui, et les dizaines d’autres lithographies - en exemplaires uniques - sont essentiellement des épreuves d’artiste, dont deux en 120x160cm.
Lithographies de Mathias Spescha
L'artiste et son travail
Extraits d'entretien entre Matias Spescha et Bob O'Neill à Bages 1996 (source : catalogue de l'exposition à La maison des Arts de Bages en 2009 en hommage à l'artiste)
"Duchamp, lui, il est là comme un monolithe dans ce siècle. Et, par siècle, il ne peut y en avoir qu'un ou deux comme cela... c'est étonnant...
Finalement je pense que Duchamp reflète mes pensées, il reflète ma démarche, mon idée sur « la chose », mais pas plus. C'est très compliqué... le personnel... le général ; au fond j'aimerais être quelqu'un qui fait quelque chose de reconnaissable avec une importance plus globale. Je veux dire, en ce qui concerne ma production personnelle. Je considère que c'est comme ça et ça sert à quelque chose que je le considère ainsi. Moi, par exemple, je suis un artiste plutôt classique. Je n'ai rien fait de révolutionnaire dans ce sens-là. Il en résulte que je ne peux pas avoir le même impact qu'a eu Duchamp.
J'ai une façon personnelle de m'exprimer, que ce soit reconnu ou pas, au fond où est l'importance ? Mais je sais par exemple, par des tierces personnes, que de nombreux artistes respectent beaucoup ma démarche, mon endurance et ma persévérance pour « ce quelque chose » que je semble avoir découvert. Pour moi, c'est une satisfaction certaine, c'est plus important que d'être connu dans les galeries ou les musées.
La seule chose qu'on puisse reconnaître dans mon travail c'est ma constante recherche de quelque chose que je ne possède pas encore. Et c'est mon chemin. Je n'arriverai sans doute jamais là où je voulais parvenir, mais sur le chemin je laisse les traces qui montrent mon cheminement. Mon action est plutôt comparable à une musique de chambre, pas très populaire, pas très connue..."