Hommage à Luc Valdelièvre

J'ai connu Luc Valdelièvre en 1974 à Paris lorsque son atelier était au coin de la rue de Charonne et de la rue de Lappe. Luc Valdelièvre, c'est 25 ans de l'histoire et de l’âme de la lithographie de l'édition. Evelyne Gerbaud et moi avions de la tendresse et de l'affection pour l’homme, de l'admiration pour le travail et pour l'engagement qu’il eut de la rue de Lappe à Roquefort des Corbières. L'éthique de Luc et Perlette a toujours été de pair avec une ouverture d'esprit pour que les artistes avec lesquels ils travaillaient puissent s'exprimer dans les meilleures conditions. Pour que leurs estampes soient distribuées et défendues, ils ont été les premiers à prendre le risque de l'édition « sans filet », c'est-à-dire sans soutien institutionnel ou de galeries. Pour que le métier de lithographe puisse continuer à vivre, il y eut aussi le redémarrage de la carrière de pierres lithographiques des Euzes, à Gorniès. Je ne peux oublier aussi qu'il fut à l'origine du projet de la commande publique d’estampes1997.

Mais nos liens avec Luc et Perlette, c'est avant tout l'amitié entre personnes parties à 20 ans de Paris vivre leurs rêves. Prendre en main leur vie, avec générosité pour les autres, mais aussi avec intransigeance pour la médiocrité qu'elle soit dans le travail ou dans le cœur. Si la lithographie a des perspectives d'avenir et un futur, c'est à des gens comme Luc Valdelièvre qu'elle le doit, parce qu'il a su ouvrir ce métier, le sortir du corporatisme, proposer plus que son savoir-faire, instaurer de nouvelles relations entre artistes et lithographes, guider et aider des jeunes artistes, aimer et faire aimer la lithographie.